Le zébu reste un symbole fort dans l’identité de Madagascar. Il y a bien longtemps, avant même que les migrants n’envahissent l’île ; Le zébu roi a toujours été le symbole de prospérité. En fait c’était une valeur sure et la richesse d’un individu était mesurable par le nombre de têtes de zébus qu’il possédait. Cela pourrait être le cas mais, aujourd’hui, aussitôt que l’on parle de zébu, le malgache pense plus aux recettes.
Il n’y a pas de cérémonie sans le zébu en sacrifice
En sacrifiant le zébu au front clair et pur ; On pouvait laver l’affront fait à une famille et se faire pardonner. Par ailleurs, une cérémonie sans sacrifice de zébu était inconcevable. C’est ainsi que lors des célébrations de mariages, d’enterrements ou encore de retournement des morts ; La tête du zébu était offerte aux dieux et aux ancêtres. La viande préparé en hena ritra par contre était réservée aux vivants.
Selon l’importance de l’acte, le nombre de zébus abattus évolue lors des bénédictions rituelles. De même pour les remerciements aux ancêtres pour un vœux exaucé. Nous croyions que nos ancêtres pouvaient nous garantir tous les bienfaits de ce monde.
Le zébu aux parents des jeunes filles bien éduquées
Le cadeau de mariage du futur marié au parents de sa promise était le zébu. La norme étant de 5 zébus ou le multiple de 5; Le nombre de zébus offerts augmenterait selon les moyens de chaque prétendant.

Dans le temps, au nord-est de Madagascar, savoir tresser une natte était un signe de bonne éducation chez les jeunes fille. Leurs parents étaient récompensés avec des têtes de zébus
En faisant la morale à sa fille, une mère sortait toujours l’argument du nombre de têtes de zébus. Le fait était qu’une jeune fille bien éduquée et respectable rapporterait beaucoup de zébus à ses parents.
Les critères ont évidemment évolué avec le temps. Ainsi, dans le nord-est de Madagascar, une jeune fille devait savoir tresser des nattes et des paniers. Cela pour être considérée comme étant bien éduquée. Plus tard elle était sensée savoir coudre ou du moins rapiécer les habits. Et enfin, dans la génération actuelle, avoir un diplôme : Au moins un baccalauréat serait un atout.
Le zébu est ancré dans la détermination de l’idée qu’on se fait des valeurs
Les temps ont changé et la civilisation des autres mondes est passée par Madagascar. Par contre, le culte voué au zébu a la dent dure. Ainsi, toute la monnaie malgache est toujours frappée d’un pictogramme représentant une tête de zébu. L’unité de compte étant toujours un multiple de 5. Prenons par exemple 1 Ariary ; Ça vaut 5 francs et 1 000 Ariary, 5 000 francs. À titre indicatif par rapport à l’Euro, 1€ = 3950 Ariary au 25 avril 2019, date de la mise à jour de cet article.
Le réveil vers la mondialisation et le bon sens évincent le zébu
Mais voilà, on ne peut pas déposer les zébus à la banque. La recrudescence du vol de zébus sur pieds a calmé les ardeurs des éleveurs traditionnels. En effet, tant de drames et de désillusions se sont manifestés autour de cette richesse d’un autre âge. Ce constat a beaucoup dissuadé les descendants de grands éleveurs à continuer l’activité de leurs pères.

La langue malgache est riche en vocabulaire. Rien que pour désigner le zébu, ça change selon le coin de Madagascar où l’on se trouve.
Actuellement il n’y aurait plus que 9 000 000 de têtes de zébu à Madagascar. Alors que dans les années 1990, on recensait encore 1 zébu par habitant. Les raisons de cette baisse de productivité sont multiples : D’ une part l’évolution des habitudes alimentaires des malgaches. On consommerait de plus en plus de viande au quotidien ; Et d’autres part, on privilégie la monnaie dématérialisée pour se sentir en sécurité.
D’ailleurs l’Ordre National Des Vétérinaires de Madagascar alerte sur la possible disparition des zébus d’ici à 5 ans. Pour parer à de telles éventualités, l’INVM prône la pratique de l’élevage bovin moderne. Une campagne serait lancée pour 2018. L’article paru sur le site de Orange Madagascar 2015 en parlait déjà.
Le bœuf cornu dans le quotidien culinaire de Madagascar
Etant donné que le zébu reste la principale source de viande bovine et de lait, il est omniprésent dans la cuisine malgache. Bien évidemment, à chaque région de l’île sa spécialité. Car l’animal a une caractéristique d’offrir une viande très goûteuse. C’est donc l’une des raisons de l’engouement des malgaches pour les masikita ou môsikiky. Il s’agit des brochettes de zébu que l’on retrouve en soirée en bordure des rues animées des grandes villes. Par ailleurs, le secret de réussite d’un bon romazava royal de Madagascar se trouve dans les morceaux de choix du bétail.

La préparation qui fait l’unanimité à Madagascar est le zébu en brochettes. Cliquez sur l’image pour voir la vidéo de la recette.
Il se trouve que, la femelle du bœuf cornu ne donne que 5 litres de lait quotidien en moyenne. C’est pour cela que, seule la région des grands producteurs du sud de Madagascar possédait l’art de faire un semblant d’yaourt. En réalité, il s’agit d’un lait caillé appelé « habobo » obtenu en fermentant le lait avec un fruit acide. Généralement, le tamarin sauvage est utilisé pour obtenir un bon habobo auquel est régulièrement ajouté du nouveau lait cru. Au fil du temps, le habobo finit par avoir le goût et la texture exacte du yaourt occidental.
Pour conclure, on se demande comment lutter contre les dahalo et préserver la tradition malgache. Ces derniers devraient en prendre de la graine; Car nous sommes en train de transformer nos zébus en billets de banque.
[…] d’épices comme le gingembre et le curry. Traditionnellement, la recette se prépare avec de la viande de zébu. Cependant, la technique de cuisson s’applique à d’autres viandes tel le canard ou encore la […]