Taro est un tubercule des régions tropicaux et il est très peu connu des occidentaux. Depuis que le taro se trouve sur les rayons exotiques des supermarchés européens, la question est : Comment faire manger du taro aux français et plus généralement aux occidentaux ?
Autant que la pomme de terre, le taro présente tout ce qu’il faut pour réussir un bon gratin. Car, la racine du saonjo a une chair ferme gorgée d’amidon ; Condition essentielle pour faire un bon gratin dauphinois. Et, malgache oblige, on peut remplacer la crème liquide par du lait de coco fait maison. Néanmoins, nul besoin d’ajouter du fromage car il n’y en a pas dans le véritable gratin dauphinois. Comme épices, la noix de muscade et le poivre sont tout indiqués pour alléger cette réconfortante recette d’hiver.
Recette du gratin de taro façon gratin dauphinois

Le taro remplace à merveille les pommes de terre pour varier la recette de gratin d’automne.
Afin de facilité la cuisson du gratin de taro, il est recommandé de choisir un plat à gratin plutôt large et peu profond. Mais attention car, pour garder l’amidon du saonjo, garant de la réussite du gratin, il faut éviter de le laver après l’avoir découpée. En d’autres termes, laver le tubercule après l’épluchage et c’est tout.
Cuisine d’inspiration : France
Type de plat : Accompagnement pour 6 à 8 personnes
Temps de préparation : 20 minutes
Durée de cuisson au four : 150°C Pendant 2h à 2h30mn
Niveau de difficulté : Facile et pas cher
Ingrédients pour faire un gratin de taro façon gratin dauphinois :
- 1 kg de taro qui offre l’avantage d’avoir une chair ferme.
- 1 litre de lait entier
- ½ litre de crème liquide ou bien 400 ml de lait de coco fait maison.
- 50 gr de beurre pommade
- 1 cuillère à café d’ail moulu ou bien 1 gousse d’ail frais.
- 1 noix de muscade l’indispensable
- Du sel et du poivre de Madagascar
Étapes de préparation du gratin de taro façon gratin dauphinois.
Apportez un peu d’exotisme à vos recettes d’automne en remplaçant les pommes de terre par le taro. Un vrai régal qui ravira les grands et les petits
- Tout d’abord, préchauffer le four à chaleur tournante à 150°C
- Peler puis laver le taro entier.
- Détailler ensuite le taro en gros morceaux de la taille d’une pomme de terre environ.
- Puis, à l’aide d’une mandoline manuelle ou électrique, faire de fines lamelles régulières épaisses de 4 millimètres environ. Réserver.
- Pétrir le beurre et l’ail moulu puis enduire l’intérieur du plat à gratin de cette pommade aillée. Sinon, frotter la paroi intérieure du plat avec une gousse d’ail fraîche préalablement écrasée avant de l’enduire de beurre pommade.
- Disposer ensuite la moitié des lamelles de taro dans le plat en prenant soin de les aligner en forme d’écailles. Cette action permettra d’uniformiser la cuisson.
- Saler et poivrer généreusement cette première couche puis râper une bonne moitié de la noix de muscade. Car l’épice est incontournable quand on veut un authentique gratin.
- Verser à ras les écailles de tubercule, la crème liquide et le lait entier.
- Placer ensuite la deuxième moitié de tranches fines de saonjo en respectant l’alignement en écailles de poisson.
- À nouveau, saler, poivrer puis râper le reste de noix de muscade.
- Pour terminer, verser le lait entier puis le lait de coco ou la crème liquide jusqu’à effleurer la surface des écailles de taro.
- Mettre au four préchauffé à 150°C pendant 2h30mn. Cette cuisson lente favorisera une texture parfaite du gratin de taro façon gratin dauphinois.
- Attendre que le gratin tiédisse avant de démouler et servir. Pour cela, je me sers d’un disque à pizza pour couper de jolies portions.
Dressage du plat de gratin de taro
L’aspect stratifié des différentes couches de saonjo ainsi que le dessus doré à souhait sont une invitation à la gourmandise. Comme le gratin dauphinois, le gratin de taro est un accompagnement digne d’un restaurant étoilé. Pour ma part, la recette accompagne bien mon magret de canard cuit au miel de baies roses.
Pour une présentation plus artistique du gratin de taro, On peut en effet le couper à l’aide d’emportes pièces. Je trouve que la forme ronde met vraiment en valeur la beauté de la recette.
Qu’est-ce que le taro ?
Le taro est un tubercule qui pousse dans les zones tropicales irriguées et, plus généralement en bordure des marécages et des rizières. Les jeunes feuilles se mangent en légumes et la racine est un féculent très nourrissant. Comme l’est la pomme de terre ou la patate douce, le saonjo s’accommode facilement et fait un bon accompagnement. Attention néanmoins à ne pas consommer le tubercule ou ses feuilles en crudité : Parce que le taro laissera un goût irritant au palais. Il se trouve même que parfois, l’irritation se ressente jusqu’à la sortie des intestins. Un peu comme la pâte de piment lorsqu’il est pris en grande quantité.
Le saonjo pour les réunionnais est un met réconfortant qui arrive à maturité durant l’hiver austral. Dans les habitudes alimentaires de Madagascar, on mange traditionnellement le saonjo salé et bouilli à l’eau. Ce qui donne une espèce d’étouffe chrétiens fort nourrissante. La racine était par ailleurs considérée comme étant une nourriture de pauvre jusqu’à ce que l’on découvre de meilleures techniques de préparations. De nos jours le taro rentre dans la préparation du délicieux saoaba : Le très prisé mélange de plusieurs racines cuisiné au lait de coco. Et, pour faire plus moderne, il n’est pas rare de trouver le taro frit en accompagnement des masikita ou brochettes de zébu de Madagascar.
Le taro, utilisations et appellations
À Madagascar, pour désigner le taro on dit saonjo. Et nos voisins créoles de La Réunion et de l’île Maurice ont francisé le nom malgache saonjo en l’appelant : Songe. Alors qu’en Afrique subsaharienne, on l’associe aux ignames, les guadeloupéens l’appellent racine madère. Dans les Caraïbes en outre, c’est la mazombelle ou encore malanga, Au Congo RDC Mbala Langa et en Martinique le dachine.
La racine du songe est enrobée d’une écorce plus ou moins épaisse comme celle du manioc. Selon les régions et sa variété, la chair du taro peut être d’une couleur jaune pâle ou rose violacée. Ce fait présente l’avantage de plusieurs possibilités de préparations décoratives. Au même titre que le manioc et les pommes de terre, on peut faire des frites et même des chips de taro.
La variété sauvage du saonjo appelée « Via »
Sur la côte-est de Madagascar d’où je viens, il en pousse encore du taro à l’état sauvage appelé via. En effet, le via est une espèce primitive du saonjo reconnaissable par ses larges feuilles atteignant jusqu’à deux mètres de hauteur. Il se trouve qu’il a un goût moyen et une vilaine couleur noircie peu engageante depuis l’assiette. C’est la raison pour laquelle le tubercule sauvage n’est consommé qu’en période de disette.
Madagascar étant un pays des dictons et de proverbes, la comparaison du via à une personne aux mauvaises intentions ont été établies. En effet, de ce rapprochement est né le dicton scatologique : « Tay via, ratsy laitry t’andambagna ». Ceci se traduit par « Comme l’excrément au via, il a été mauvais dès l’entrée »
Les bienfaits du taro au quotidien
Le taro est certes plein de bons nutriments mais, attention à ne pas en abuser. De fait, tout ce qui contient beaucoup d’amidon veut forcément dire glycémie. Donc allez-y doucement les diabétiques.
Pour ceux qui veulent perdre du poids, il est intéressant de manger du saonjo car c’est un coupe-faim très efficace. Et, avec toute la fibre qu’il contient, le taro est un met qui favorise le transit intestinal.
[…] Ce lait végétal peut par ailleurs remplacer la crème fleurette dans les gratins. Voir la recette du gratin de taro. Mais pas que, puisqu’il est une alternative au lait dans les soupes, les entremets ou les […]
Merci Eva, heureuse que la recette plaise
Bonjour Eva,
je suis ravie de partager notre belle culture alimentaire en essayant de faire en sortes que tout le monde y trouve son compte. Très belles fêtes de fin d’année à vous et à votre famille.